Le microbiote intestinal maternel en héritage ?

Un formidable article scientifique, paru dans la Revue des Microbiotes fait le point sur les avancées en matière de transmission du microbiote intestinal maternel ...

Car, à la naissance, le bébé est rapidement colonisé au niveau de sa peau et de ses muqueuses par les bactéries de sa maman et de son environnement !

Les premiers colonisateurs microbiens proviennent de la maman par le passage, à l’accouchement, dans la filière génitale (naissance par voie basse) et par le lait maternel (en cas d’allaitement). Ces bactéries vont se loger un peu partout mais surtout constituer la base du propre microbiote intestinal de l’adulte en devenir. On sait que cette première colonisation a un impact non seulement sur la trajectoire que va prendre la composition du microbiote intestinal du nourrisson et de l’enfant mais également sur son état de santé futur.

Cette influence précoce sur la santé pourrait d’ailleurs être un des facteurs explicatifs de l’augmentation de l’incidence des maladies chroniques dites « non communicables » : allergies, diabète, obésité, etc. que l’on observe dans les pays ayant un mode de vie occidental. En effet, il y a hypothèse entre transmission appauvrie (alimentation, mode de vie, etc) et altération du système immunitaire.

Il est facile de déduire qu’une naissance par césarienne ne permettra pas à ce processus de se mettre en place. Il peut être intéressant de compléter par des probiotiques adaptés afin de limiter ces risques.

Et rappelons qu’un microbiote intestinal « performant » est en priorité le résultat d’une « assiette santé », riche en nutriments protecteurs et en fibres végétales, véritables carburants pour ce dernier !

Que se passe t-il si la maman est atteinte d'une maladie chronique comme une MICI (maladie chronique de l'intestin) ?

La dysbiose ou le « mauvais fonctionnement du microbiote intestinal » de la maman peut-il se transmettre ?

Une expérience sur des souris nous éclaire et tend à montrer que parmi les facteurs qui influencent un bon microbiote intestinal, le statut de celui de la mère est primordial. La composition du lait maternel semble également jouer un rôle avec une abondance plus faible de protéines impliquées dans la régulation immunitaire chez les mamans atteintes de MICI. 

On voit donc que dans ces maladies multifactorielles comme les MICI, au delà du terrain génétique prédisposant, l’environnement, dont l’assiette fait largement partie, joue un rôle fondamental, et ce probablement dès les premiers jours de la vie.

Mis en ligne 20/07/24

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